jeudi 21 février 2013

Inde, Udaipur


Nous avons vécu des expériences passionnantes à Bundi. Les gens dans ce petit village bleu un peu perdu sont d’une gentillesse exceptionnelle. 
Vue du fort de Bundi

Lucas aide des indiens à puiser de l'eau, Bundi

Nous avons fait la visite du fort, mais le centre d’intérêt ici est vraiment de passer du temps avec les habitants. Entrer dans une boutique sans rien acheter (et même se faire dire qu’on ne doit rien acheter !) et finir par y passer une heure (et plus !) en prenant un chaï offert par la maison est une chose courante. Le temps ici est arrêté et l’accent mis sur les relations entre les personnes, et après une journée passée ici, tout notre quartier nous connaît et nous suit à  la trace dans la ville. Ils savent ce que nous avons fait, où nous sommes allés, et si nous passons à deux, ils demandent où est le reste de la famille !!! Tout le monde nous salue, nous sourit et nous intriguons les enfants qui essaient avec nous de pratiquer leurs premières phrases en anglais. Les vaches, les chèvres sont toujours aussi présentes, ainsi que les chiens.
 D’ailleurs, les animaux sont tellement présents en Inde, que c’est le premier pays où notre arrivée en ville est accompagnée d’une odeur de ferme (même à Jaipur qui est quand même une ville de 3 millions d’habitants !!). Nous passons ici quelques jours très agréables et nos faisons le tour du quartier pour dire au revoir à tout le monde avant notre départ.
Notre prochain stop est Pushkar, petite ville sacrée dont l’activité tourne autour d’un petit lac entouré de ghats. C’est ici qu’ont été dispersées les cendres de Ghandi. Aucun plat contenant de la viande, du poisson ou des œufs n’est servi dans un périmètre de 7 km autour de la ville. Malheureusement, la ville semble avoir été victime de sa popularité. La rue principale est bordée de plein de magasins dont la marchandise est très occidentalisée, et les rues débordent de touristes de toutes nationalités, y compris beaucoup d’indiens. On ne se sent plus vraiment en Inde et même les ghats semblent être désertés. Malgré tout, c’est très agréable de s’y promener et en grimpant la colline à côté de la ville, la vue est magnifique. Ça nous donne un aperçu de l’étendue du désert qui nous entoure.
Séance de devoirs sur le top de l'hôtel, Pushkar

Vue de la colline de Pushkar

Après un bus de nuit assez sportif, nous arrivons à Jaisalmer, dans le désert. Le centre d’intérêt de la ville est un fort de sable magnifique, mais surtout le désert environnant. Les safaris partent d’ici pour un, deux jours, une semaine, et même un mois. 
Vue du fort, Jaialmer


Entrée d'un dépanneur, Jaisalmer

Dans les rues de la ville

Vue du fort de Jaisalmer depuis notre hôtel

Après avoir profité de la ville, qui est vraiment très agréable et où nous faisons encore de très belles rencontres (les relations humaines sont vraiment à l’honneur depuis notre arrivée en Inde !!!), nous partons pour 2 jours et une nuit de safari dans le désert à dos de dromadaire.  Partout autour de nous, il n’y a rien que des buttes de terre, quelques arbustes, du sable, des troupeaux de chèvres, et un village de temps en temps, perdu dans cette immensité, et que l’on devine puisque tout est construit en sandstone. Chevaucher un dromadaire est déjà une expérience en soi. Perchés dans les air, sur une selle de fortune les sensations que l’on ressent se situent entre le bateau et le cheval pour vous donner une petite idée. Chacun sur notre monture, le temps est arrêté, et malgré le fait que nous sommes 7 (3 guides et nous 4), nous sommes chacun dans notre petit univers. Au moment des repas, nous nous arrêtons à l’ombre d’un arbre, les dromadaires sont désellés et pendant que l’un des guides s’en occupe, les 2 autres installent ce qu’il faut pour faire une cuisine dans le désert. Ça se résume en fait à faire un feu pour la cuisson et sortir les chaudrons. Pendant que l’un s’occupe du feu, l’autre s’affaire à couper les légumes et les faire cuire. Ces hommes là vivent dans le désert toute l’année, et il n’y aura pas un grain de sable dans nos assiettes…malgré le fait que c’est du sable qu’ils utilisent pour faire la vaisselle !!! C’est passionnant de les voir faire.
La cuisine







 Le soir, nous dormons dans les dunes de sable, sous des tas de couvertures, puisque la nuit dans le désert est très froide, entourés des dromadaires.

Sabie s'ennuie de la neige, elle fait des anges dans le sable

À quelques jours près, on a pensé à la St Valentin!!


Ces deux jours dans le désert sont une expérience très zen et relaxante. Par contre côté sensations physiques, 2 jours, c’est assez : nous avons tous les 4 les fesses en compote en arrivant à destination et nous sommes bien contents de débarquer den dromadaire!!!
Nous sommes maintenant à Udaipur pour quelques jours.
On vous embrasse !!!

samedi 9 février 2013

Inde, Agra, Jaipur et Bundi


Nous revoilà déjà!!
Nous avons quitté la ville d'Orchha en train, mais comme on manque un peu d'organisation, on s'est retrouvé dans un train "second class", qui est le train indien de base, sans place assignée. On ne savait pas trop à quoi s'attendre, mais on  a vite été fixés quand on a finalement vu le train arriver en gare. Ça dépassait de partout: par les fenêtres, par les portes ouvertes!!! On nous avait dit avant que cette portion du trajet était la moins occupée...une chance!!!
Nous montons donc dans le train, et tout le monde nous regarde avec de grands yeux. Certains indiens nous font même des signes nous signifiant qu'on s'est trompé de wagon. Mais quand on leur montre notre billet, c'est confirmé, on est bien au bon endroit. Apparemment, il n'y a pas beaucoup de touristes qui s'aventurent ici!! Il y a du monde de partout et chacun se bat pour sa place. Si une petite portion de siège dépasse quelque part, quelqu'un y pose une partie de ses fesses. Il y a du monde dans l'allée, évidemment, sur les porte-bagages et sur les banquettes qui accueilleraient chez nous 4 personnes, ils sont 8. Mais tout s'organise dans une ambiance très relax. Personne n'est agacé ou énervé, certaines personnes sont allongées sur les portes bagages, mais si on leur tapote un peu la jambe ou l'épaule pour leur signifier que l'on veut prendre de la place, il se pousse et nous laissent un espace sans aucun problème. On arrive comme ça à s'organiser sur un porte-bagage tous les 4. 

Sur le porte-bagage, avec de la place...
et avec un peu moins de place...

Le trajet durera 4 heures, mais qui passent relativement vite, avec beaucoup de regards et de sourires échangés un peu partout dans le wagon. On sent que les touristes blancs sont rares ici!!! On est quand même contents d'arriver, mais aussi très heureux d'avoir vécu le vrai transport local!!!
Nous arrivons à Agra, où a été construit le Taj Mahal, une des plus belles constructions du monde. C'est l'empereur Shah Jahan qui a eu le coeur brisé par la mort de sa 3ème femme et qui a fait construire ce tombeau complètement disproportionné en sa mémoire. Il ne s'est arrêté que parce que son fils l'a enfermé dans une prison pour qu'il arrête de dilapider la fortune familiale. Une belle preuve d'Amour!!!
Depuis la terrasse sur le toit de notre hôtel


Nous n'étions pas sûrs de vouloir venir ici, parce que la seule raison de notre venue à Agra était le Taj Mahal, et que cet endroit a accueillit l'année dernière 5 millions de touristes... ça nous effrayait un peu et  on se demandait si ça en valait vraiment la peine. Tous ces kilomètres et un bain de foule pour prendre une photo devant le Taj: autant acheter une carte postale!!!...Et bien heureusement que nous sommes venus, parce que nous avons été charmés par cette construction et cet endroit. C'est tout simplement grandiose et d'une pureté à couper le souffle. C'est d'autant plus émouvant que la seule raison d'être du Taj Mahal est l'amour...   
vue de face...

encore de face..

une dernière pour la route!!!

et vue de profil..

et de la east gate!!!...OK, on arrête!

Encore tout émus de cette belle découverte,  nous sommes partis pour Jaipur…une erreur de parcours pour nous puisque nous n’avons pas du tout été charmés par « la ville rose ». C’est la première fois depuis notre départ qu’on se sent assaillis et agressés par les demandes incessantes des marchands, tuk tuk, restaurateurs et j’en passe. Ce qui a empiré la situation  est qu’ils sont vraiment fâchés quand on leur dit non. Tout ne se fait pas ici avec le sourire…


Marché à Agra
En attendant le train pour Jaipur...dur dur les réveils à 4h45 du matin!!! On s'habitue pas! 

Transport de marchandises grâce aux ânes...
ou aux dromadaires...On n'est pas encore habitués!!!

Dans les rue de Jaipur



Heureux de quitter la grosse ville, nous sommes à présent à Bundi, petit village bleu qui a l’air tout à fait charmant. Nous retrouvons ici les sourires et la bonne humeur indiens que nous avons connus jusqu’à présent.

On vous embrasse et à très vite !!

 Cette photo a été mise à la demande de Sabie et Lucas. Cette scène a eu lieu sur le toit en face de nous, avec le Taj Mahal en arrière plan... On a vérifié, c'est au programme du ministère de l'éducation...

dimanche 3 février 2013

Inde, Kolkata, Varanasi et Orccha


Trois avions, trois pays et trois jours plus tard, on sauvera pas la planète cette année, mais nous voilà arrivés en Inde !! Notre dernier stop à Bangkok a duré seulement une journée et nous a permis de faire quelques achats, souvenirs de l’Asie du sud est que nous quittons. Nous nous étions habitué à la dynamique et au mode de vie asiatique, mais notre arrivée en Inde est une nouvelle adaptation. On prend nos marques tranquillement et on apprend à chaque instant en nous déplaçant de ville en ville. Nous prenons pour l’instant des trains, mais comme on manque un peu d’organisation, on se retrouve tout le temps dans le bas de gamme. Ça signifie que nous sommes dans des wagons (en tôle, avec fenêtres qui ne ferment pas) qui sont très bien ventilés !! Malheureusement pour nous, les nuits sont fraiches et nous nous sommes donc équipés en couvertures chaudes pour ne pas finir gelés dans un wagon !!! L’ambiance y est par ailleurs très sympa. Les indiens rentrent régulièrement dans le train pour s’installer à 2, 3, 4 ou plus par couchette. Nous, on est plus douillets : une chacun.
Sabie et Lucas s’adaptent à nouveau très bien. Les gens ici les regardent beaucoup, mais avec leur expérience chinoise au mois d’octobre, ils ont appris comment réagir et gérer les intrusions dans leur bulle. D’autant plus qu’ici, l’anglais est assez répandu et ils se débrouillent maintenant très bien pour le parler…et les sourires des indiens rendent les choses nettement plus agréables.
En effet, il est difficile pour l’instant de se déplacer dans la rue sans échanger des sourires avec la plupart des personnes. L’ambiance ici est exceptionnelle. Les mots pour décrire ce que l’on vit en Inde sont difficiles à trouver, parce qu’ils peuvent facilement détruire la magie, mais on va quand même essayer pour pouvoir partager ce petit bout de vie avec vous.
Nous avons commencé par Kolkata, qui est une ville chaotique, mais il semblerait que nous allons souvent utiliser cet adjectif tout au long de notre voyage ! Par où commencer…les parties de cricket, sport national, dans la rue, les marchands de chaï, les immeubles délabrés, les klaxons, les tuktuk (moto ou cyclo), les sourires, les « namasté ! » échangés avec tout le monde, les klaxons (on se répète là ??!! mais on vous le dira jamais assez si on veut vous mettre dans l’ambiance !!!), le bruit (et oui ! En plus des klaxons !), les gens partout, les regards fixés sur nous, éclairés par un sourire assez rapidement, les chiens, les marchands de fruits, les marchands de légumes…mais aussi les mendiants, les gens qui se lavent et se brossent les dents au puit qui est dans la rue, ceux qui font leur besoins dans le caniveau, les maisons de fortune construites sur le trottoir, les travaux au milieu du traffic, les klaxons ( !), les gens qui dorment dans la rue… et on peut continuer comme ça longtemps, mais ça vous donne un aperçu.
La vie ici nous saute dessus en permanence. On est sans arrêt en alerte pour une raison différente. C’est passionnant… et aussi très fatiguant !! Ici se mélangent l’impensable et l’extraordinaire, l’horreur et la beauté…nous apprécions énormément d’être les témoins de cette explosion de vie, dans une telle misère. On vous a dit que l’Inde est le pays des contradictions ???!!! 
Magasins à Kolkata, maximisation de l'espace...

Cricket de rue

Marché aux fleurs de Kolkata

Scène de rue, Kolkata

Nous nous sentons privilégiés d’être ici, et l’état d’esprit dans lequel nous sommes fait que, malheureusement pour les amateurs de photos, nous gardons une certaine réserve avant de sortir l'appareil.
Nous avons visité le centre de charité de mère Theresa où nous avons pu passer une partie de l’après midi avec des enfants retardés mentaux qui vivent là-bas. C’était une expérience très enrichissante, et on aurait voulu faire un peu plus, mais malheureusement pour nous, il faut rester un minimum de 5 jours, afin que les bénévoles ne changent pas trop souvent. Sabie et Lucas étaient très déçus, mais très contents de leur expérience. Ça leur a donné envie de donner un peu de leur temps pour aider ceux qui en ont besoin.
De Kolkata, nous avons pris le train de nuit pour Varanasi, ville sacrée des Hindous. C’est le lieu de nombreux rituels, la vie et la mort se côtoient ici sur la place publique. Les gens viennent ici pour se purifier sur les ghats, marches qui longent le Gange, mais aussi pour se marier, ou pour mourir. C’est un labyrinthe de petites ruelles, où seules quelques motos et vélos osent s’aventurer, dans lesquelles il est facile de se perdre et difficile de se déplacer : ici aussi, nous partageons la rue avec les chèvres, les vaches, les singes et les chiens. 
Varanasi, vue d'un des nombreux "roof restaurant"


Le temps des devoirs, quand même, au resto sur le toit de notre hôtel, en bonne compagnie!!!


Nous vivrons ici encore une expérience exceptionnelle. Nous sommes les spectateurs de certains des moments les plus importants dans la vie d’un indien. Notre hôtel se trouve dans une petite ruelle qui est empruntée par les cortèges funéraires qui suivent toujours le même itinéraire…Pendant le peu de temps que nous passons dans notre chambre, nous en entendrons passer une bonne vingtaine par jour. Parce qu’ils ne se contentent pas de passer, ils marchent un répétant un mantra le plus fort possible, qui résonne dans les petites ruelles, transportant le corps à incinérer sur un lit de bambou enveloppé de papier d’une couleur différente si c’est un homme ou une femme, et de fleurs. 

Passage d'un cortège en bas de notre guest house

Seuls les hommes peuvent assister à cette cérémonie, dont le but est de se rendre sur les berges du Gange au crématorium. Les personnes sont incinérées ici à ciel ouvert sur une place publique, nuit et jour. Si on continue à marcher un peu plus loin le long des ghats, on rencontre des saddhous, des personnes qui se baignent dans le Gange pour se purifier, d’autres qui y font leur vaisselle ou leur lessive, qui dorment, qui méditent, des vaches, des chiens, des chèvres, des marchands. Aussi surprenant que cela puisse être vu de l’extérieur, Varanasi est une ville extraordinaire pour se poser, malgré son intensité.
Place de la crémation

Saddhous
Scène d'un ghat sur le bord du Gange


Dans les rues de Varanasi

Nous avons ensuite pris la direction de Orchha, un petit village avec de magnifiques temples. Tout un contraste avec ce que nous avons vécu jusqu’à présent, puisque nous ne sommes plus dans la cohue !! Nous goûtons à présent à la vie indienne, mais au calme. Enfin c’est vite dit, parce que même ici, les klaxons et le bruit sont de rigueur. Toujours autant de sourires, si ce n’est pas plus, des vaches partout, des chèvres, des chiens, des singes. Les animaux, surtout les vaches, sont ici sacrés, c’est à dire qu’ils peuvent faire à peu près ce qu’ils veulent, ce qui suscite des situations qu’on ne verrait pas ailleurs. Ça crée en même temps une ambiance plutôt détendue puisque c ‘est hors de notre contrôle et de lois quelconque, ce qui contraste avec nos pays occidentaux !!
Orchha

Orchha

Sabie avec des indiennes. Nous avons passé un moment à discuter avec elles sur le bord de la rue

Pour ce qui est de la nourriture, on se régale avec les plats et les épices indiennes. On ne parle pas ici de piment fort qui anesthésie la bouche comme avant, mais d’une explosion de saveurs à chaque bouchée. Le plat local est le Thalie, une grande assiette de métal avec plein de petits compartiments, dans lequel on trempe une sorte de pain (naan, roti ou paratha) dans des petites portions de légumes avec de la sauce. Le tout se mange avec les doigts. On n’est pas encore très habiles, mais ça va venir. On se concentre pour l’instant pour manger avec la main droite uniquement (premier défi !!) puisque la main gauche est considérée ici impure et sale.
Toutes ces nouveautés sont un vrai plaisir et nous vivons jusqu’à présent des moments très intenses depuis notre arrivée dans ce pays extraordinaire qu’est l’Inde. Nous vous laissons pour l’instant et nous vous donnons des nouvelles bientôt. Nous partons cet après midi pour Agra, à la découverte du Taj Mahal.
On vous embrasse et on vous envoie de la chaleur, du soleil et de l’amour.
Même les chiens ont droit à leur point rouge sur le front!!!